Le poids et l'impact de l'écologie dans l'économie française
En 2023 selon l'IFOP, une majorité de Français a qualifié de prioritaire la protection de l’environnement et la lutte contre le dérèglement climatique.
Concrètement quel est le poids de ces préoccupations dans notre économie nationale ? Investissons-nous plus qu'auparavant dans des sujets écologiques ? Et si oui, de quelle manière ?
Ensemble nous allons analyser les tendances globales de l'économie de l'environnement et de la transition écologique et ce qui se cache derrière ces chiffres.
Les dépenses liées à l'environnement
Sur le plan des dépenses nationales, l'économie liée à l'environnement ou à la lutte contre le réchauffement climatique présente une forte dynamique. Bien que les tendances soient à la hausse, le poids de cette économie reste assez faible puisque sa valeur ajoutée ne représente que 1,5% du PIB français.
Au total, les dépenses opérées par les entreprises, les administrations et les ménages atteignaient 66,3 milliards d'euros en 2016. Dans ce montant global, 47 milliards d'euros sont dédiés à la protection de l'environnement et 19,3 milliards à la gestion durable des ressources.
Ce dans quoi nous investissons
Ces dépenses visent principalement la gestion de l'eau, notamment l'assainissement des eaux usées et la distribution d’eau potable sur le territoire.
Les déchets représentent également une part importante de la dépense, notamment par le service public de gestion des déchets ainsi que les traitements spécifiques appliqués aux déchets des entreprises ou encore le marché du recyclage.
Les dépenses concernent aussi la protection de l’air, puisqu'en 2016 ce sujet représentait 40% des investissements antipollution, soit 288 millions d'euros.
Cela s'explique notamment par l'arrivée en 2015 de la loi sur la transition énergétique et des accords de Paris dans lesquels l'Etat français a fait part de son engagement à réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030.
Au sein de ces dépenses, nous retrouvons également divers sujets comme la protection des sols et des ressources naturelles, la lutte contre le bruit ou encore la protection de la biodiversité.
Gros pollueur, gros payeur ?
Les secteurs qui investissent le plus dans la protection de l'environnement sont, sans grande surprise, les secteurs qui sont les plus menacés par le changement climatique ou dont les activités ont le plus d'impact sur l'environnement.
Ainsi, en 2016 seulement quatre secteurs rassemblent quasiment 70% des dépenses engagées : le secteur de l'énergie avec des dépenses atteignant 397 millions d'euros ; la chimie avec ses 219 millions d'euros ; l'ensemble des industries agroalimentaires pour 206 millions d'euros ; enfin la métallurgie et les produits métalliques représentaient 133 millions d'euros.
Prévenir et guérir
Il est important de noter qu'en premier lieu les investissements (46%) sont destinés au traitement ou à l'élimination de la pollution ; cela permet aux établissements concernés de réduire le mauvais impact de leurs activités sur l'environnement. Ici on ne cherche pas à prévenir mais plutôt à guérir.
En second lieu viennent les investissements de prévention (40% des dépenses), c'est à dire les investissements qui ne visent pas à traiter ou éliminer la pollution après coup, mais plutôt à anticiper et prévenir les pollutions. Cela indique une volonté certaine des établissements à agir en amont de leurs processus de production.
L'évolution de la formation
En 2008, l'environnement représentait 10% de l'offre de formation initiale, aujourd'hui une formation sur six est liée à l'écologie ; soit plus de 16% des formations existantes dans l'hexagone. Énergies renouvelables, gestion des ressources naturelles et aménagement du territoire, amélioration de notre impact sur la biodiversité, RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) sont autant de sujets devenus phares pour une jeunesse qui doit être formée et éduquée à ces sujets.
Côté demande en formation, parmi les effectifs inscrits en dernière année de formation initiale, ils étaient 5% à avoir choisi une filière directement en lien avec les questions environnementales. En 2015 ce chiffre était passé à 7,5% d'inscrits, la tendance dynamique du secteur se ressent donc également sur la demande de formation.
Même les salariés s'y mettent
Pour les salariés, en 2018, 14% d'entre eux exerçaient un métier qui intégrait les enjeux environnementaux, aujourd'hui c'est 30% des salariés dont le travail est impacté par des normes environnementales. Les métiers que nous recensons dans notre pays sont donc de plus en plus verts.
3,9 millions : c'est le nombre d'emplois verts ou verdissants (dont la pratique est affectée et/ou modifiée par l'écologie) que compte aujourd'hui la France sur son territoire.
En somme, vous aurez compris par ces chiffres que le secteur économique de l'environnement est en pleine transformation. Les investissements qui y sont liés augmentent, en découlent des offres et demandes de formations croissantes tout comme les métiers concernés par cette normalisation environnementale.
Cette impulsion n'en est encore qu'à ses débuts et s'imposera de plus en plus aux entreprises, tant par les évolutions technologiques et les attentes des consommateurs que par les normes et obligations impulsées par les pouvoirs publics.
Pour rester sur le thème des normes et obligations imposées par les gouvernements, vous pouvez retrouver ici notre article explicatif de la vignette Crit'Air.
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